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L'affaire Sébastien Métivier (aussi appelée l'affaire Viens-Métivier-Lubin) est une affaire de meurtres-disparitions qui a eu lieu le 1 novembre 1984 à Montréal, Québec.

À l'époque, ces trois disparitions ont profondément secoué le Québec. L'organisme Enfant-Retour a été crée dans la foulée de ses événements. 

Les faits[]

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Sébastien Métivier

Au cours de la soirée du 1 novembre 1984, alors que Sébastien Métivier, 8 ans, et Wilton Lubin 12 ans jouent dehors dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, ils disparaissent. L'affaire a mis un certain temps à se médiatiser, les autorités privilégiant la thèse de la fugue plutôt que le kidnapping.

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Wilton Lubin

Plus tôt dans la journée, Maurice Viens 4 ans vivant avec sa mère Francine, et son frère Alexandre sur la rue Dorion, dans un quartier pauvre du Centre-Sud de Montréal rentre de la maternelle. Peu après, sans demander l'autorisation à sa mère, il se dirige vers le parc Rouen avec son ami Gagnon, lui aussi du même âge. Sur le chemin du retour, les deux bambins s'amusent dans la ruelle de la rue Dorion, à deux pas de leurs foyers respectifs. Puis à 13h15 un inconnu au volant d'une voiture invite les enfants à monter, en leur promettant des bonbons. Le petit Maurice est d'accord, tandis que son camarade craintif fuit et court avertir Francine Viens, la mère de Maurice. "Maurice est parti avec un monsieur" lui annonce-il.

La police boucle rapidement le quartier, et organise d'imposantes recherches auxquelles 500 soldats et des bénévoles participent.

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Maurice Viens

C'est plus tard, dans la soirée qu'on rapporta les disparitions de deux autres garçons dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve : il s'agissait de Wilton Lubin, et son ami Sébastien Métivier. La thèse de la fugue est privilégiée, des amis les auraient aperçus dans le secteur du stade olympique.

Lubin et Métivier seraient partis ce soir-là à la chasse aux voyous, puisque la veille ils s'étaient fait voler leurs friandises qu'ils avaient récoltées à Halloween.

Meurtres[]

Découverte du corps de Maurice Viens

Trois jours après les disparitions, le blouson de Maurice est retrouvé le long d'une route à Saint-Antoine-sur-Richelieu. Une lettre adressée à la Police de la CUM révèle des détails sur le corps de Maurice Viens. Le lendemain, un policier de la sûreté du Québec de Portneuf Steven Lynch, ainsi qu'un hypnothérapeute Yvan Gagnon, mirent sous hypnose un homme d'affaire de la rive nord de Montréal qui souhaitait garder l'anonymat. Ce Monsieur X, comme il a été surnommé par les médias, se disait doué de sens extrasensoriels. D'après ses dires, il aurait "vu" un enfant s'amuser avec un homme sur une étroite route de campagne, à proximité d'une voie ferrée et d'un chalet délabré. Le 6 novembre 1984, Yvan Gagnon l'hypnothérapeute décide de se rendre sur le lieu indiqué : une maison abandonnée située à Saint-Antoine-sur-Richelieu. À l'intérieur il y trouve le corps mutilé de Maurice Viens. 20 minutes plus tard les policiers de la sûreté du Québec arrivent sur les lieux, certains prétendirent que Maurice aurait été sodomisé et violemment battu alors qu'en 1994, André Cédilot publie "les grands procès du Québec" dans lequel il affirme que le bambin n'a pas subit de sévices sexuel. Voilà ce qu'il décrit à ce sujet :

« le corps mutilé de l’enfant gît à demi-nu dans un trou du plancher… Ses pantalons et ses sous-vêtements sont rabattus sur ses talons, il a été battu, il porte des marques de violence sur le visage et sur le bas du dos. L’autopsie révèle qu’il a souffert le martyre avant de mourir des coups de bâton qui lui ont été assénés et qu’en dépit des apparences, il n’a pas subit de sévices sexuels »

Après la découverte du corps de Maurice Viens, Monsieur X qui a permis de le retrouver devient automatiquement le principal suspect. Par la suite, Yvan Gagnon abandonnera ensuite l'hypno-thérapie et refusera de commenter l'affaire. L'enquête ne s'est pas orienté d'avantage vers Monsieur X.

Découverte du corps de Wilton Lubin

Le 2 décembre 1984, soit un mois après sa disparition, le corps de Wilton Lubin est retrouvé sur la rive du fleuve St-Laurent près de l'île Charron. Le meurtrier a jeté le corps du petit garçon de 12 ans dans le fleuve après l'avoir étranglé et égorgé : il est méconnaissable.

Le cas Sébastien Métivier[]

Les corps de Wilton Lubin, et Maurice Viens retrouvés, les enquêteurs pensent qu'il s'agit d'une question de jours avant de retrouver celui de Sébastien Métivier, les chances de le retrouver vivant s'amenuisent au fur et à mesure, mais son corps ne sera jamais retrouvé. Les policiers déclenchent tout de suite d'importantes recherches et ne négligent aucune piste, tous les terrains vagues de l'est de Montréal sont ratissés, tous les édifices abandonnés du quartier sont fouillés, et des affiches sont placardées partout dans Montréal. Malgré les moyens importants, les recherches ne donnent rien.

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Christiane Sirois, mère de Sébastien Métivier avec sa fille Mélanie, en 1985

Depuis 34 ans son corps n'a pas été retrouvé, ce qui a donné lieu à de nombreuses spéculations sur sa disparition, En 2011, Christiane Sirois, la mère de Sébastien est contactée sur Facebook par une proche de la famille avec qui elle échange pas moins de 25 messages jusqu'à ce qu'elles conviennent d'une rencontre. Selon Christiane Sirois, cette personne lui a dit "qu'il y a 20 ans, un homme lui avait confié qu'elle ne retrouverait jamais son fils vivant parce qu'il l'avait tué, découpé en morceaux puis laissé dans un terrain vague"

L'homme identifié, il a accepté de passer le test du Polygraphe pour prouver son innocence. Depuis, aucun communiqué n'a été fait publiquement afin de dévoiler les résultats de ce test.

Suspects[]

Le 14 novembre 1984, ils procèdent à l'arrestation d'un chauffeur de taxi simplet âgé de 44 ans. Il a eu un comportement étrange durant son interrogatoire  : il s'est mit à parler comme-ci il s'adressait à quelqu'un se trouvait dans la pièce avec lui alors qu'il était seul. Jacques Duschesneau et ses collègues sont convaincus de sa culpabilité, mais aucune preuve ne pourra permettre de l'accuser. Pendant ce temps, la sûreté du Québec s'intéresse à un autre déficient mental dont l'identité ne sera jamais révélée publiquement.

En octobre 1987 on annonce qu'un homme de 24 ans mentalement retardé vient d'avouer, mais l'affaire ne sera pas d'avantage développée.

Jusque-là, le suspect qui fut le plus intéressant demeure ce chauffeur de taxi mentalement instable qui après avoir attaqué deux fillettes, avait été interné et déclaré inapte à vivre en société dès 1975. Dans les années 60 passe une loi dans la lignée des politiques de désinstitutionnalisation au Québec qui va permettre sa libération de l'Institut Phillipe Pinel en 1992. Sa photo a été publiée en une de magazine afin de recueillir des preuves contre lui, mais cela n'a rien donné. Depuis, il a été interné de nouveau et plus personne n'a entendu parler de lui.

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Jean Baptiste Duscheneau

Le suspect le plus sérieux dans cette affaire fait son apparition en 1992. Grâce à des indices qui demeurent inconnus du public la police fit certaines déductions qui a permis de les conduire à se tourner vers un certain Jean-Baptiste Duchesneau, alors âgé de 44 ans à l'époque. En plus d'avoir un lourd casier judiciaire, il habitait à quelques rues seulement de Lubin et Métivier au moment des faits. Le 1 er novembre 1993, les enquêteurs Roger Pilon et Guy Préfontaine rendirent visite à Duchesneau qui se trouvait alors derrière les barreaux à La Macaza, près de Mont-Laurier, pour avoir agressé sexuellement une jeune fille de 7 ans. Duchesneau fut surpris de les voir se questionner sur le double meurtre de Lubin-Métivier, mais il fut d'accord pour passer le test du polygraphe deux jours plus tard. Mais le lendemain de cette rencontre, le 2 novembre 1993,et le lendemain de l'anniversaire des 9 ans de leurs disparitions, tandis que les enquêteurs effectuaient les démarches pour obtenir sa libération temporaire afin de se soumettre au test, Duschesneau se suicide dans sa cellule. Les enquêteurs qui l'avaient rencontrés la veille l'avaient trouvé "extrêmement tendu" A la suite de son suicide, les soupçons qui pesaient sur le coupable ne seront jamais confirmés.

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La victime Sylvie Tanguay, 7 ans

Il faut également souligner le fait que Duchesneau avait déjà commis un meurtre auparavant : En 1974, il avait assasinée de sang froid Sylvie Tanguay à coups de marteau. A la suite du procès qui avait eu lieu au palais de justice de Québec, il avait été reconnu coupable. Il aurait vraisemblablement été libéré en 1983 pour venir s'installer à Montréal. Il aura purgé moins de 10 ans pour le meurtre de la petite Sylvie.

En 2006, le fils de Duchesneau, Keven Duchesneau a permis une entrevue exclusive dans laquelle il a décidé de dénoncer son propre père pour un autre meurtre : celui du petit Denis Roux-Bergevin, 5 ans, qui a disparu le 5 juin 1985 vers midi après s'être assis sur une marche du Balcon de la résidence familiale qui était située dans le quartier Côte-Saint-Paul à Montréal. Son corps avait été retrouvé trois jours plus tard dans un bois de Brossard, sur la rive-sud de Montréal, il avait été frappé à la tête et portait des marques évidentes d'agression sexuelle sur son corps retrouvé à demi nu. Keven Duschesneau qui était adolescent au moment du meurtre pense même que son père pourrait avoir tué d'autres enfants à la même époque, en plus d'affirmer qu'il aurait eu un complice qui lui, est toujours en vie, ce qui pourrait inclure l'affaire Métivier.

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